Une bonne copie de philosophie est une copie qui pense et qui pense en vue de répondre au sujet. Une excellente copie s’attache en plus au sujet dans toute sa singularité et dans les difficultés qui lui sont propres.
Introduction
L’objectif de l’introduction est de problématiser le sujet, c’est-à-dire de transformer la question en problème. Peu importe la manière de faire à condition que cette partie soit suffisamment tendue et soulève des difficultés philosophiques.
Une proposition de structure :
- Formulation de la thèse, avec une définition même sommaire des concepts principaux ainsi qu’un exemple même très simple.
- Formulation de l’antithèse, avec une définition même sommaire (mais nécessairement différente des définitions de la thèse) des concepts principaux ainsi qu’un contre-exemple même très simple.
- Une transition entre la thèse et l’antithèse qui justifie le passage de l’une à l’autre.
- Formulation de la problématique sous la forme d’une alternative qui met en tension la thèse et l’antithèse : « Peut-on penser cela ou bien cela ? ».
Développement
L’objectif du développement est d’affirmer des thèses, de les justifier et d’en mesurer la portée ainsi que les limites. D’où il est nécessaire d’affirmer des thèses différentes. Traditionnellement, il doit y avoir au moins deux parties qui sont dans un rapport d’opposition sans toutefois se contredire : la thèse et l’antithèse.
Les éléments indispensables à une partie :
- Affirmation d’une thèse
- Définitions et distinctions des termes essentiels de la thèse affirmée
- Justification au moyen d’arguments (raisonnement logique), d’exemples, de clarifications conceptuelles.
- Mobilisation d’au moins une référence philosophique (thèse, exemple ou argument de philosophe) dont la pertinence doit être justifié et éprouvé par l’élève.
Il est possible et même très bien vu d’utiliser des exemples issus de votre culture personnelle (pop culture, art, littérature musique etc.). On peut aussi puiser dans l’expérience vécue (à condition qu’elle ne soit pas trop intime et singulière).
Conclusion
L’objectif de la conclusion est de mettre en évidence les enjeux du sujet (c’est-à-dire ce que l’on a perdu et ce que l’on a gagné, sur le plan intellectuel bien sûr, à faire ce sujet), en reprenant les étapes essentiels du développement ainsi que la problématique.
Il est question bien sûr d’apporter une réponse à la question du sujet, mais sachez que ce qui compte davantage que les conclusions auxquelles vous parvenez, c’est le cheminement intellectuel que vous avez parcouru tout au long de la dissertation.
Tableau guide pour la problématisation des sujets
Opposition conceptuelle | Présupposé fort | Le descriptif (ce que l’on peut penser, ce que l’on ne peut pas penser) | Le normatif (Ce qu’il faut penser, ce qu’il ne faut pas penser) |
Faire son devoir, est-ce renoncer à sa liberté ? | L’inconscient est-il une conscience obscurcie ? | Puis-je avoir des pensées inconscientes ? | Toute vérité est-elle bonne à dire ? |
S’engager, est-ce renoncer à être libre ? | Peut-on vivre en paix avec son inconscient ? | Peut-on ne pas choisir ? | Faut-il penser à la mort ? |
La vérité exclut-elle le bonheur ? | La science peut-elle satisfaire notre besoin de vérité ? | Peut-on parler pour ne rien dire ? | Doit-on toujours dire la vérité ? |
Les sciences sont-elles compatibles avec les religions ? | L’art n’est-il que mensonge ? | Peut-on être heureux sans être libre ? | Faut-il redouter le progrès technique ? |
Peut-on distinguer l’art de la technique ? | Etre heureux, est-ce satisfaire tous ses désirs ? | Peut-on dire que Dieu n’existe pas ? | Doit-on faire de la philosophie ? |