Supports proposés : une photo de soi, bébé, et un extrait des Méditations Métaphysiques de Descartes sur le morceau de cire.
Observons ce chamallow. C’était un piège, il s’agit d’un bébé. Moi-même. Et alors du haut de mes 6 mois et 14 kilos, je tente en vain de marcher avant de rouler sur le parquet. Je retenais encore les odeurs de ma flore intestinale, et présentait de nombreux bourrelets, ressemblant à une mascotte Michelin. J’étais peu maniable, et si vous me frappiez, je rendais quelques son.
Voici tout ce que l’on retenait qui pouvait me distinguer des autres bébés à la corpulence ordinaire.
En mangeant mon premier morceau de viande, le jour de mes un an, la testostérone coule dans mes veines, et ma structure se modifie.
Mon cerveau, avant, simple, programmé pour se nourrir devient complexe et sophistiqué, et ma tête, n’occupe plus qu’un dixième de ma hauteur totale. J’émets toujours quelques odeurs, même si différentes, et si vous me frappez, vous rendrez éminemment quelques sons de douleur.
Malgré tout ces changements, suis-je la même personne qu’avant ?
Il serait idiot de répondre le contraire, car en effet si l’on n’observe que les changements physiques et biologiques, nous omettons l’aspect spirituel de la chose.
En effet, je n’ai certes plus rien en commun avec mon passé, mais je n’ai jamais cessé d’être conscient, d’être persuadé de voir dans le miroir la même personne qu’hier. Un paramètre de mon identité demeure alors identique : mon âme. Il est alors évident par mon manque de maturité actuel, que je partage encore et toujours un lien spirituel avec mon passé, et qu’il n’y a pas eu de changement instantané, de la personne que je suis.
Maxime Ancel (TG)
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